Of Mothers and Witches: Performative Spaces of Femininity in Post-Horror Works – Antichrist, The Witch, Hagazussa, Sharp Objects
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Résumé
Cet article se focalise sur trois films communément inclus dans – ou considérés comme ayant quelque peu anticipé et inspiré – le récent cycle de “post-horror” : il s’agit d’Antichrist (2008) de Lars von Trier, The Witch (2015) de Robert Eggers, et Hagazussa (2017) de Lukas Feigelfeld. La série Sharp Objects (2018) de Jean-Marc Vallée, malgré son association moins explicite au cycle ou au genre horrifique dans son ensemble, sera abordée dans la dernière section. Le commentaire sur le genre qui parcourt et lie ces œuvres repose sur des représentations féminines dont la mise en scène se fait en termes spatiaux : la première partie de cet essai consiste donc à délimiter les espaces – littéraux, psychiques et narratifs – imposés aux figures féminines des films et dont l’agent masculin est l’architecte autoproclamé. Ces trois œuvres, à travers les ramifications historiques – transposées, dans le cas d’Antichrist, dans un contexte contemporain – d’un confinement du féminin à la figure de la sorcière, dépeignent en outre une adhésion excessive à cet espace spécifique de représentation ; adhésion excessive qui apparaît, à la lumière des théories d’auteures féministes telles que Judith Butler et Luce Irigaray, comme un acte paradoxal de résistance. Sharp Objects, enfin, en se réappropriant les dynamiques spatiales et les éléments folkloriques soulignés dans les films, recompose en filigrane la figure de la sorcière. En dressant le portrait d’une lignée féminine empoisonnée, la série met en évidence les structures patriarcales oppressives non seulement imposées aux femmes mais perpétuées par elles, questionnant ainsi leurs conséquences actuelles.
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