Gender And Nostalgia In Period Drama: The Marvelous Mrs. Maisel and Mad Men

Résumé

The Marvelous Mrs. Maisel (2017-2023) et Mad Men (2007-2015) ont en commun un genre, un lieu et une époque. Il s’agit dans les deux cas de séries d’époque, qui se déroulent à New York, au point de bascule entre les années 1950 et 1960. Toutes les deux traitent de transformations socio-culturelles, en particulier en matière de genre. Pourtant, quand on les analyse au prisme de la nostalgie, ces séries présentent d’importantes divergences. Pour analyser ce corpus, notre article s’appuie sur la distinction établie par Paul Grainge (2000) entre la nostalgie comme sentiment et la nostalgie comme esthétique. Ce travail intègre également les concepts de nostalgie comme outil critique (Cook, 2005), ainsi que la nostalgie comme vecteur du désir « d’un passé qui n’a jamais été » (Niemeyer, 2014 : 10). Selon ces critères, Mad Men, la plus sombre des deux, illustre la définition classique de la nostalgie entendue comme une émotion traduisant la perte et la nostalgie d’une époque disparue, même si ce passé est aussi critiqué. En revanche, la dimension sentimentale, joyeuse et ludique de The Marvelous Mrs. Maisel correspond davantage à une forme de nostalgie esthétique, ce qui lui vaut d’être accusée de construire un récit artificiel et moins fiable historiquement. À contre-courant de cette approche, notre article intitulé « Gender and Nostalgia in Period Drama » (« Genre et nostalgie dans les séries d’époque ») soutient au contraire que cette série offre un point de vue pertinent sur la période en attirant l’attention, justement, sur le caractère complétement invraisemblable de certains personnages, par exemple les femmes aspirant à devenir artistes de stand-up. The Marvelous Mrs. Maisel embrasse différentes formes de nostalgie pour mieux montrer à certains téléspectateurs contemporains un lieu où ils ne peuvent retourner et un passé auquel ils ne peuvent aspirer, sauf par le biais de l’intervention fictive d’une historicité corrective.