Summertime France as Ethno-Sociological Experiment Finding the Extraordinary in the Ordinary in Jacques Rozier’s "Du côté d’Orouët" (1969)
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Résumé
Cet article propose une lecture originale du film de Jacques Rozier Du côté d’Orouët (1969, sorti en 1973), contribution majeure du cinéaste de la Nouvelle Vague à la représentation des vacances d’été dans le cinéma français d’après-guerre. Il s’agit d’analyser comment la comédie de Rozier fournit une sociologie unique de l’évolution des structures de genre et de classe, après les affrontements de Mai 68. Cette étude suggère que ce film est un chef-d’œuvre oublié, trop souvent négligé, éclipsé par l’héritage de Rozier en tant que figure de la Nouvelle Vague et par les œuvres d’autres réalisateurs contemporains travaillant avec les stars du cinéma populaire de l’époque (un monde que Rozier lui-même évitait). À l’encontre de cette tradition cinématographique dominante, le travail délibérément mineur, quasi ethnographique ou sociologique de Rozier a inventé une fiction sociale originale qui a su capter les épreuves et les tribulations de la jeunesse de la classe moyenne inférieure qui avait certes gagné quelques libertés par rapport aux années 1950, mais qui restait économiquement et culturellement marginalisée. Pourtant, cette jeunesse n’est pas traitée avec condescendance, grâce à la méthode du cinéaste qui préfère l’empathie avec ses sujets. Cette prise de position est d’ailleurs rendue manifeste par les puissantes photographies de l’océan Atlantique réalisées par Rozier.
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