Permanence and transgression of the revenge tragedy motif in Stuart Neville’s The Twelve (2009) A hauntological reading of a Northern-Irish thriller
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Résumé
Le concept d’« hantologie » – mot-valise combinant à la fois hantise et ontologie – fut inventé par Jacques Derrida pour caractériser une situation où une idéologie, qui n’est plus opérante, continue de hanter un lieu, informant ses représentations en cours, ses conflits larvés. Le terme renvoie à disjonction temporelle où le passé perdure dans le présent à travers le constat paradoxal que quelque chose a été perdu mais perdure dans l’esprit du lieu.
L’Irlande du Nord incarne ce concept, car son histoire, sa géographie, ses institutions sont marquées par une schizée politique radicale issue d’un passé trouble que même le processus de paix n’est pas parvenu à gommer.
Dans The twelve (2009), Stuart Neville questionne la faisabilité et les conséquences de l’acceptation de son passé quand on se voit confronté à cette hantologie. Gerry Fegan, tueur à gages de l’IRA, noyé dans l’alcool et la dépression, y est montré obsédé, hanté par les fantômes de ses douze victimes.
Cet article évalue dans quelle mesure le livre simultanément renouvelle les codes habituels des thrillers et reprend les tropes classiques rebattus de la tragédie de vengeance élisabéthaine, dans une démarche faisant écho au concept postmoderne de répétition différentielle.
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