“Plays and ghosts have a lot in common” Les fantômes de Stewart Parker et Brian Friel
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Résumé
Cet article s’attache à explorer les liens entre théâtre et spectralité que deux dramaturges nord-irlandais contemporains, Stewart Parker et Brian Friel, proposent dans leurs œuvres. Les Three Plays for Ireland de Parker, écrites et jouées dans les années 1980, à un moment de grande tension politique en Irlande du Nord, montrent une histoire irlandaise conflictuelle et violente, hantée par des fantômes assoiffés de vengeance ; son travail dramatique tente de les exorciser par la compréhension, l’espoir, l’humour et l’amour, pour échapper à la paralysie et au ressassement. Faith Healer (1980) et Dancing at Lughnasa (1990), deux des œuvres les plus célèbres de Brian Friel, sont des pièces de mémoire qui peuplent la scène de fantômes nous faisant entendre « toutes ces voix mortes » pour reprendre la belle formule de Samuel Beckett. Brian Friel convoque sur la scène de la mémoire et du théâtre tant dans Faith Healer que dans Dancing at Lughnasa, un passé qui ne passe pas, des deuils impossibles.
Parker et Friel nous offrent par la magie de ce rituel ancien qu’est le théâtre, des pièces qui hantent et qui elles-mêmes sont hantées : par des productions mémorables, par d’autres textes… Que l’on songe au fantôme bienveillant de Tchékhov, consubstantiel du théâtre de Friel ou au pastiche de dramaturges irlandais dans Northern Star. On ne s’étonnera pas que Faith Healer ait fasciné Laurent Terzieff, lui pour qui « le théâtre est avant tout le lieu où se rencontrent le monde visible et le monde invisible, le lieu où mes fantômes espèrent bien rencontrer ceux du public ».
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