L' apparition du tourisme dans l’espace alpin helvétique Récits de voyage francophones (1760-1850)
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Abstract
De la fin du XVIIIe siècle à la première moitié du XIXe siècle, l’aire helvétique est toujours plus visitée par les voyageurs européens. À l’époque des Lumières, on s’intéresse aux montagnes suisses, à leurs qualités géologiques, botaniques et aux particularités morales et politiques des Helvètes. À partir de ces observations se met en place une idée-image de la Suisse comme pays républicain aux mœurs austères. Dans la première moitié du XIXe siècle, cette représentation devenue mythique en Europe intrigue et attire les voyageurs toujours plus nombreux qui s’aventurent en Suisse. Alors que les voyages sont de plus en plus entrepris par la classe bourgeoise qui grossit et qui imite les coutumes de l’aristocratie, l’horizon politique de la Suisse ne s’efface pas des écrits. Au contraire, grâce au système politique des différents cantons la Suisse est parcourue comme une terre de liberté ouverte aux aventures. Nombreux sont les voyageurs à nous avoir laissé d’intrigants comptes rendus : Ramond de Carbonnières, William Coxe, Désiré Raoul-Rochette, Téobald Walsh, Victor Hugo, Stendhal, ne sont que quelques-uns parmi les plus célèbres à avoir été enthousiasmés par les paysages, mais aussi par les traditions républicaines et industrielles de la Suisse. Suivant les traces des travaux de Claude Reichler, François Rosset, Roland Ruffieux, etc., cet article analyse comment le tourisme a fait évoluer la Suisse et ses paysages, mais aussi comment le mythe d’une Suisse rurale et républicaine a profondément structuré les attentes des voyageurs, y compris lorsque ceux-ci allaient chercher en Helvétie un air pur et des bains pour revigorer leur santé.
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